publié le 10/06/2024

Tout savoir sur le SDIS du Jura

Le SDIS du Jura, Service Départemental d’Incendie et de Secours, est au cœur de notre protection contre les incendies et les accidents. Mais saviez-vous que celui-ci est étroitement lié au Conseil départemental du Jura ?

Il existe en effet une convention entre le SDIS et le Conseil départemental pour renforcer l’efficacité de leurs politiques publiques respectives sur plusieurs aspects :

  • Des objectifs financiers : Chaque année, le Département du Jura alloue une part de son budget pour que nos pompiers disposent des ressources nécessaires à leur métier : équipements, véhicules, casernes, etc… En 2024, ce sont 10M€ qui sont inscrits au budget du Département du Jura pour couvrir la moitié des frais de fonctionnement du SDIS sur l’année. L’autre moitié des frais est couverte par le bloc communal (EPCI et communes). À ceci s’ajoute 460.000€ pour l’investissement de huit opérations pour la construction et l’aménagement de casernes sur l‘année 2024.
  • Des objectifs techniques : Certains services du Département du Jura comme le SIG (Système d’Information Géographique) travaillent en coopération avec le SDIS. Dans le cas du SIG, leur coopération s’articule autour de la gestion de l’eau sur le territoires.
  • Des objectifs opérationnels : Le SDIS et la Direction des Routes s’associent pour faciliter l’activité opérationnelle ainsi que les déplacements des véhicules sur le territoire : veille qualifiée, viabilité hivernale, travaux sur le réseau routier etc…
  • Des objectifs humains et administratifs : Le Conseil départemental favorise la convention de disponibilité signée avec le SDIS pour ses agents qui ont également la casquette de sapeur-pompier volontaire. Ainsi, 33 agents du Département du Jura bénéficient de cette convention.

La convention de disponibilité : un partenariat entre sapeur-pompier, SDIS et employeur

Cette convention est un accord crucial qui formalise l’engagement des sapeurs-pompiers volontaires envers la communauté. En signant cette convention, les sapeurs-pompiers volontaires s’engagent à être disponibles pour répondre aux appels d’urgence sur leur temps de travail.

Au Département du Jura, 33 agents bénéficient de cette convention dont 30 avec le SDIS du Jura et 3 avec le SDIS de Saône-et-Loire.

Deux agents nous ont partagé leur expérience sur l’organisation de leur engagement :

  • Thomas, Chef de Service des Systèmes d’information du Département du Jura et jeune sapeur-pompier.
  • Christophe, responsable de l’Agence Routière Départementale (ARD) de Saint-Claude, sapeur-pompier et responsable du centre des Rousses.

Quel est votre poste au sein du Conseil Départemental du Jura ?

Je suis chef de Service des Systèmes d’information du Département du Jura.

Je suis Responsable de l’Agence Routière Départementale (ARD) de Saint-Claude depuis 2019. Parmi mes équipes, 8 d’entre eux sont également sapeurs-pompiers sur différentes casernes : La Pesse, Saint-Claude, Lamoura ou encore Les Rousses.


Où et depuis quand êtes-vous sapeur-pompier volontaire ?

Je suis sapeur-pompier volontaire depuis deux ans dans un centre en Saône-et-Loire.

Je suis sapeur-pompier volontaire depuis 1999. J’ai également été adjoint au chef de centre des Rousses de 2002-2017 et j’en suis le responsable depuis 2017. C’est une caserne qui compte 42 sapeurs-pompiers volontaires et 3 membres du service de santé. Parmi eux, on compte 8 sapeurs-pompiers formés en Secours en Milieux Périlleux et Montagne (SMPM) et 2 sauveteurs aquatiques.


Quand avez-vous signé votre convention ?

J’ai signé ma convention en début d’année avec le SDIS du 71.

J’ai signé ma convention en 2019 à mon arrivée au Conseil départemental du Jura. Avant cela, je travaillais pour le Conseil départemental de l’Ain où je bénéficiais également d’une convention mais je n’étais pas rattaché à un centre en particulier.


Que vous permet la convention ?

La convention me permet d’obtenir des jours de formation. Avant, je devais obligatoirement réaliser ces dernières pendant les week-ends ou poser des jours de congés, alors que maintenant, j’ai la possibilité d’en réaliser certaines en semaine.

Mais ce qui est important pour moi, ce sont les disponibilités pour retard de poste. Avant, je donnais de la disponibilité jusqu’à 6h00 du matin, car on compte en moyenne jusqu’à 02h30 d’intervention. Cela me permettait de rentrer à la caserne aux alentours de 08h30 et de prendre mon poste à 09h00. Grâce à la convention, je peux me mettre disponible jusqu’au moment où je pars de chez moi donc 08h30 et arriver en retard au travail sans pénalités. Cela permet de donner à mon centre 02h30 de disponibilité supplémentaire et pouvoir être mobilisé en cas de besoin, ce qui est très important pour eux car ce n’est pas toujours évident d’avoir de la disponibilité en journée.

Ma convention couvre également le télétravail et me permet d’être disponible toute la journée à ces moments-là. En tant qu’encadrant, j’ai le droit à deux jours de télétravail par mois mais pour un agent, cela peut monter jusqu’à un ou deux jours par semaine, donc cela peut vraiment être intéressant pour les centres.

La convention me permet avant tout de bénéficier d’une disponibilité opérationnelle. Je commence ma journée à 7h00 à Saint-Claude ce qui veux dire que je peux me mettre en disponibilité jusqu’à 06h45 sans pénalités de retard en cas d’intervention. Je peux également me rendre disponible lorsque je suis en télétravail ou en visite sur le secteur des Rousses.

Bien évidemment, la convention me permet de bénéficier de jours de formation en semaine, ce qui est très pratique pour certaines formations spécialisées qui n’ont jamais lieu en week-end comme la formation caisson gaz ou caisson bois.

Ensuite, en tant que chef de centre, j’ai également d’autres obligations. Par exemple, je dois parfois m’absenter pour des cérémonies officielles ou des visites de sécurité sur le secteur des Rousses. La convention me permet donc de me rendre disponible pour assurer ces missions.

Mais cette convention prévoit également des mobilisations pour des interventions de longue durée en cas d’évènements exceptionnels comme les feux de forêts en 2022. Ces interventions peuvent avoir lieu sur le Département comme ailleurs, voir même à l’international.


Êtes-vous limité sur le nombre d’heures ou d’interventions que vous pouvez réaliser grâce à cette convention ?

Oui ma convention est plafonnée à 50h par an, cela représente environ une vingtaine d’interventions à l’année. Pour les jours de formation, on a le droit à 5 jours par an.

Ma convention ne prévoit pas de limite d’heures ou de jours, je peux intervenir autant de fois qu’il est nécessaire pendant mes heures de disponibilité.


 Cette convention vous impacte-t-elle dans votre travail ?

Non aucunement, lorsque je suis mobilisé sur mes heures de travail, je n’ai pas de perte de salaire ou d’obligation de rattraper mes heures de travail. En compensation, le Conseil départemental du Jura reçoit une subrogation, c’est-à-dire qu’il reçoit les indemnités du sapeur-pompier à sa place.

Après, il s’agit de faire preuve de bon sens également. Si j’ai des impératifs importants à mon travail comme des réunions, je ne mets pas de disponibilité sur ces moments précis afin de pouvoir assurer mes missions.

C’est vraiment une chance pour moi d’avoir une convention entre le Département du Jura et le SDIS du Jura car les deux organismes ont mis en place des dispositions pour que cette dernière soit vraiment intéressante pour les sapeurs-pompiers.

En cas d’interventions sur mon temps de travail, je bénéficie d’un maintien de salaire de la part du Conseil Départemental et ce dernier bénéficie d’un remboursement des charges et du salaire par le SDIS. Cette organisation est assez rare en France et est vraiment une plus-value pour les sapeurs-pompiers volontaires.

Je n’ai également pas d’obligation de rattraper mes heures à proprement parlé mais j’ai parfois du rattrapage de travail par acquis de conscience. En effet, j’ai un poste avec certaines responsabilités et il est important pour moi d’avoir une vraie relation « donnant-donnant » avec mon employeur et contribuer activement au service public.


Intervenez-vous fréquemment ? Pour quels motifs ?

Sur notre centre, nous sommes à 5 ou 6 interventions par semaine en moyenne sur l’année. On déclenche plus souvent la nuit que la journée, mais il y a parfois des interventions qu’on ne peut pas couvrir la journée, car nos capacités ne le permettent pas. Pour l’instant, depuis que j’ai signé ma convention, je n’ai pas encore été déclenché sur mes périodes de disponibilité.

On intervient surtout sur des SAP, Secours À la Personne, donc des malaises, des personnes âgées, des accidents de la route etc… En été et en hiver, on a plus de feux par exemple : feux de forêts, agricoles ou de chaumières.

A l’année, je suis mobilisé 30h à 40h en moyenne sur mon temps de travail. Ces heures sont à peu près équitablement réparties entre les opérations, la formation et mes fonctions de chef de centre.


Le mot de la fin ?

Pour moi, être sapeur-pompier volontaire, c’est réaliser un acte d’engagement citoyen. Aujourd’hui, le travail des sapeurs-pompiers est essentiel et les casernes ne peuvent pas fonctionner sans sapeur-pompier volontaire.

J’encourage tous les sapeurs-pompiers volontaires et les entreprises à signer cette convention. Même si nous ne sommes pas mobilisés tous les jours, c’est important de pouvoir donner de la disponibilité la journée, surtout pour les centres de plus petite taille, car cela peut permettre de réaliser des interventions de proximité qui n’auraient pas été possibles autrement.

Le Département du Jura, et plus largement le secteur public, doit montrer l’exemple dans la mise en place de ces conventions qui sont très importantes pour nos casernes. L’objectif de ces organisations est de rendre service aux usagers et il est donc important d’avoir une continuité du service public dans leur collaboration à travers cette dernière. En plus de cette convention qui représente une réelle plus-value, nous avons également la chance d’avoir un Président de Département qui est également Président du SDIS et cela envoie un message fort de l’investissement de la collectivité dans nos moyens de secours.

Petit rappel : quand doit-on composer le 18 ?

Le « 18 » est une ligne d’appel enregistrée avec reconnaissance de l’appelant. Cette ligne est uniquement dédiée aux appels d’urgence : la personne qui appelle doit se trouver face à un besoin de secours avéré ou potentiel. Pour garantir l’efficacité des secours, il ne doit donc pas être encombré d’appels inutiles !

Voici un petit rappel des situations dans lesquelles contacter le 18 :

  • Les incendies, les risques d’explosion, les fuites de gaz, les intoxications ;
  • Les accidents de circulation nécessitant des secours à personnes
  • Les malaises, chutes et accidents sur la voie publique ou à domicile nécessitant des secours à personnes
  • Toutes les opérations nécessitant un savoir-faire particulier (risque chimique et radiologique, sauvetage côtier, secours en milieu périlleux, etc…)
  • Les nids de guêpes ou essaims d’abeilles dans un environnement sensible (crèches, écoles, etc…)
  • Les opérations consécutives à un événement climatique naturel (tempêtes, inondations, etc…)
  • Les personnes bloquées dans un ascenseur en panne, nécessitant des actes de secourisme
  • Les ouvertures de portes avec notion de secours à personnes (personnes ne répondant pas aux appels) ;
  • La chute d’objets menaçants sur la voie publique (cheminées, tuiles, enseignes etc…)