publié le 02/06/2024

Journée mondiale des TCA : comprendre, éduquer, prévenir et soutenir

Le 02 juin marque la Journée Mondiale des Troubles des Conduites Alimentaires (TCA). Les troubles des conduites alimentaires, qu’il s’agisse de l’anorexie, de la boulimie, de l’hyperphagie ou d’autres formes moins connues, ne se réduisent pas à des préoccupations superficielles concernant le poids ou l’apparence physique. Ce sont des maladies complexes, influencées par une multitude de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et culturels. Le Département du Jura participe à cette lutte avec des actions axées sur l’éducation, la prévention et le soutien.

Comprendre les TC

Les TCA ne se limitent pas à une simple question de contrôle alimentaire. Ils reflètent souvent des luttes intérieures profondes, des traumatismes passés, des pressions sociales et des normes irréalistes. L’anorexie mentale, par exemple, est bien plus qu’un régime draconien ; c’est une lutte contre une voix intérieure. De même, la boulimie n’est pas seulement une question de suralimentation mais souvent un mécanisme de gestion du stress et des émotions intenses.

Aujourd’hui en France, l’anorexie touche 0,9 % des femmes et la boulimie 1,5 %. Mais, à l’adolescence, les troubles sous des formes atténuées concernent une adolescente sur quatre et un adolescent sur cinq. Ils se déclarent après la puberté, entre 14 et 18 ans pour l’anorexie, mais seule la moitié des personnes est traitée pour ces troubles alors que 5 % des personnes souffrant d’anorexie mentale en décèdent à long terme. (source santé publique France)

Signes et symptômes

Reconnaître les signes précurseurs des TCA est essentiel pour une intervention précoce. Les changements dans les habitudes alimentaires, tels que les régimes excessifs ou les excès alimentaires incontrôlables, peuvent être des indicateurs de détresse sous-jacente. De même, les fluctuations de poids importantes, les préoccupations excessives concernant l’apparence corporelle, les comportements secrets autour de la nourriture et de l’exercice physique, ainsi que les changements d’humeur et les retraits sociaux, peuvent tous être des signaux d’alarme.

L’anorexie :

L’anorexie mentale, bien que souvent associée aux jeunes filles adolescentes, peut également toucher les garçons, soulignant ainsi l’importance de la reconnaissance de cette maladie au-delà des stéréotypes de genre. Les signaux d’alerte principaux sont fondamentaux pour une détection précoce : un amaigrissement de plus de 15% du poids initial, conjugué à un Indice de Masse Corporelle (IMC) inférieur ou égal à 17,5.

La personne souffrant d’anorexie perd de l’appétit et évite les aliments qui font grossir, comme les glucides. Elle aura également tendance à faire beaucoup de sport, se faire vomir et à utiliser des médicaments (laxatifs, coupe-faim…) pour éviter un maximum la prise de poids.

La boulimie :

La boulimie affecte principalement les femmes de 18 à 20 ans et est assez rare chez les hommes. Cette condition entraîne des épisodes hebdomadaires où l’on consomme une grande quantité de nourriture rapidement et sans contrôle.

Souvent, ces accès se déroulent en secret, suivis par des sentiments de honte et de culpabilité, créant un cycle difficile à rompre. Malgré ces crises, ceux qui en souffrent s’efforcent d’éviter la prise de poids par différents moyens, tels que vomir, exercer ou jeûner. La préoccupation centrale reste le poids et l’image corporelle, similairement à l’anorexie.

L’hyperphagie boulimique :

L’hyperphagie boulimique signifie vivre des épisodes de consommation excessive de nourriture sans essayer de contrôler le poids ensuite. Ce trouble se caractérise par des crises hebdomadaires, où la faim n’est pas présente, et qui ne s’arrêtent qu’à l’apparition de douleurs abdominales. Les sentiments de honte, de dégoût envers soi-même et de culpabilité accompagnent souvent ces épisodes.

Des conséquences importantes sur le corps

Les troubles alimentaires, tels que l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie, peuvent sérieusement nuire à la santé physique. En effet, l’anorexie peut conduire à une hospitalisation due à un rythme cardiaque irrégulier et à de faibles niveaux de potassium et de sodium, entraînant une déshydratation et des évanouissements. La boulimie cause des dommages à l’œsophage et des soucis dentaires, en plus des risques cardiaques dus à une chute du taux de potassium. L’hyperphagie boulimique augmente le risque d’obésité et de complications telles que l’hypertension et les problèmes de cholestérol. Identifier et traiter ces troubles est donc crucial pour la santé.

L’action du Département du Jura

Le Départemental du Jura, chef de file des politiques liées à l’enfance, la famille et les solidarités, participe à la lutte contre les TCA avec des actions axées sur l’éducation, la prévention et le soutien. C’est pourquoi nous organisons des ateliers interactifs sur la nutrition et l’alimentation, spécialement conçus pour les collégiens. En abordant des sujets tels que l’équilibre alimentaire, la gestion des émotions et l’estime de soi, nous visons à donner aux jeunes les outils nécessaires pour cultiver une relation saine avec la nourriture et leur corps. Ces ateliers sont construits en partenariat avec les collèges partenaires et notre équipe de chargés de prévention.

Le Département du Jura s’engage également à soutenir les familles dans la prévention des troubles du comportement alimentaire. À travers nos services de Protection Maternelle et Infantile (PMI), nos experts aident les jeunes parents à aborder la diversification alimentaire de manière saine pour leurs enfants.